La résilience face aux catastrophes climatiques

La “résilience” renvoie à la capacité à protéger les droits humains à l’eau et à l’assainissement (DHEA), ainsi que les droits à la santé et à un environnement sain dans des situations d’urgence. Nous considérons le contenu légal des DHEA comme un point de référence aidant à mesurer la capacité d’un État à gérer les pandémies, les événements liés au climat et autres catastrophes, et à protéger l’accès des populations à une eau potable et à un assainissement sûrs et durables.

En s’appuyant sur diverses recherches à l’échelle mondiale et sur une méthodologie normalisée, HR2W travaille actuellement au Liban et en Algérie afin d’évaluer leurs cadres de gouvernance, et par conséquent leur résilience aux catastrophes climatiques. Cette évaluation formera la base des réunions d’engagement communautaire qui seront organisées avec les autorités locales, tout en fournissant un ensemble de lignes directrices. L’objectif est de fournir des pistes claires afin de renforcer la résilience au changement climatique en s’appuyant sur les droits humains à l’eau et à l’assainissement.

Au début de la pandémie en 2019, de nombreux pays se sont empressés d’adopter des décrets d’urgence, des mesures législatives et d’autres politiques visant à protéger les droits humains à l’eau et à l’assainissement. La plupart des pays n’avaient pas prévu une telle urgence de santé publique, et leur cadre juridique existant ne tenait pas compte des pressions exercées sur l’eau lors des situations d’urgence. Bien que partant d’une bonne intention, ces décisions prises à la hâte peuvent avoir des conséquences inattendues.  Par exemple, dans certains pays, la suppression des déconnexions dues à l’incapacité de payer a entraîné une énorme surconsommation, et ils se sont retrouvés à court d’eau. Le maintien de la protection du droit humain à l’eau, tout en équilibrant la nécessité de soutenir les sections vulnérables de la société, exige donc une planification détaillée afin de garantir que l’accessibilité financière et la continuité de l’approvisionnement soient pleinement prises en compte.

En outre, l’incidence croissante des urgences liées au climat, telles que les inondations et les sécheresses, exige une approche similaire en termes de planification d’urgence, afin de sauvegarder les droits humains à l’eau et à l’assainissement. HR2W a élaboré une Déclaration avec le soutien de son comité d’experts. Celle-ci énonce un ensemble de principes qui peuvent guider l’élaboration des politiques à l’avenir, afin que les décideurs soient mieux préparés à protéger les droits humains à l’eau et à l’assainissement lors de la prochaine urgence.

Cette Déclaration s’appuie sur l’analyse des lois de 22 pays entre juin 2020 et février 2021, examinant comment ils ont intégré des critères spécifiques des droits de l’homme à l’eau et à l’assainissement pour limiter la propagation des maladies et protéger les personnes contre la violation de leurs droits. Les résultats de cette étude fournissent un ensemble de résultats (voir les annexes pour la méthodologie et les résultats) qui éclairent les tendances et les lacunes dans l’intégration des outils de planification d’urgence, de réglementation, de politique et de droit – des marqueurs qui peuvent être utiles dans toutes sortes d’urgences liées au risque climatique, aux pandémies et à d’autres catastrophes.